mardi 26 avril 2011

James Blake de James Blake (2011)

  Deuxième étape de notre grande bouffe musicale de la semaine du côté de Londres avec James Blake (aucun rapport avec son homonyme le tennisman américain), jeune artiste anglais qui a fait ses armes dans le dubstep avec quelques EP bien sentis. En matière de gastronomie, l'Angleterre ne figure pas dans le panthéon des estomacs fins gourmets mais rien n'empêche de savourer un fish and chips convaincant. Il en sera de même pour ce premier opus de James Blake, véritable terre de constraste capable de déclencher quelques beaux plaisirs gustatifs mais pas de totalement apaiser notre faim gargantuesque.
       Le postulat de base, avant d'aborder cet album, est de considérer que cet opus se détache véritablement des EP précédents et qu'il ne faut pas l'écouter comme une acrobatie dubstep. Ne vous attendez pas à des basses lourdes qui dictent les morceaux, mais plutôt à un climat volontiers soul où la fragile et mélancolique voix de James Blake essaye tant bien que mal de se faire une place. Survolons donc cet album irrégulier.
       1.Unluck démarre d'une bien belle manière l'album, la douce voix de Blake contrastant à merveille avec la palette de sons volontiers bruitistes et mécaniques que le piano cherche à contrebalancer. Un morceau soigné qui ne pêche que par sa relative monotonie. 2.The Wihelm Scream reste sur de bonnes bases et l'on perçoit déjà dans le chant des accointances avec un Terry Callier ou un Antony Hegarty. Une ambiance feutrée où la soul pointe doucement son nez. 3.I never learnt to share joue quant à lui totalement la carte de la soul même si l'auto-tune aurait tendance à prendre trop de place, contrairement à dans 1.Unluck.  Survient dès lors un moment de diète qui tord le ventre avec le titre Lindsfarne qui a beau s'étaler sur deux plages ne décolle jamais. Ou la vague impression que quelquefois derrière minimaliste se cache en réalité une simple chute de studio... 6.Limit your love et son piano voluptueux compense aisément cet oubli, un pur morceau de soul qui ferait rougir de plaisir Terry Callier. Et de nouveau le trou noir et une petite suite de titres au mieux laborieux, au pire soporifiques.2 petites minutes de piano pas désagréables avec 7. Give me my month, un cocktail de voix qui donne mal au crâne dans 8. To care(like you), une chute de studio de 2 minutes d'Antony and the Johnsons dans 9. Why don't you call me (je répondrais:" Parce que tu chevrotes et que l'on t'entend à peine). Heureusement un petit soubresaut pour ne pas repartir la faim au ventre avec le bon 10.I mind que j'apprécie sans être capable de l'expliquer par des mots et le soul-jazz 11. Measurements.
      En bref, si vous voulez du dubstep passez votre chemin. Si vous appréciez la soul cet album devrait vous apporter un plaisir somme toute relatif.
 
Morceaux préférés:      3.I never learnt to share
                                    6.Limit to your love
                                    1.Unluck
                                     2.The Wihelm Scream





Note 6 / 10


Sylphe

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