samedi 2 avril 2011

Different gear, still speeding (2011) de Beady Eye


Heureusement qu’on a écouté un album sympa la semaine dernière. Retour dans les albums peu convaincants cette semaine avec Beady Eye. Formé en 2010 par Liam Gallagher, Gem Archer, Andy Bell et Chris Sharrock (soit quatre anciens Oasis !), la formation est connue comme « le nouveau groupe de Liam Gallagher ».

C’est justement le qualificatif « nouveau » qui mérite toute notre attention. Deux sens possibles. Il peut s’entendre comme le « groupe suivant de Liam Gallagher après Oasis », auquel cas on ne trouve pas grand-chose à redire. En revanche, si on le comprend comme « la nouveauté innovante menée par Liam Gallagher », les choses se compliquent.
En effet, pas grand-chose d’inventif à se mettre sous la dent avec Beady Eye. Four letter words ouvre l’album à grands renforts de guitares et de voix canardisée de Gallagher. Ambiance qui se retrouve dans Beatles and Stones (titre où Liam chante d’ailleurs comme Lennon…), Bring the light, Standing on the edge of the noise ou Three ring circus. Pour le reste du CD, des ballades pop comme For anyone, Kill for a dream, Wigwam, The beat goes on ou The morning son.
Rien n’est totalement mauvais dans les 13 morceaux de Different gear, still speeding. Empruntant tour à tour aux Beatles (période album blanc), à Lennon et à Oasis (comme c’est étonnant), le groupe fait preuve à la fois de références musicales indéniables, mais aussi d’une belle mégalomanie en hissant leur ex-enveloppe d’Oasis au rang des Fab Four et de Lennon.
Références hautement savoureuses donc. Pourtant, Beady Eye se heurte à deux écueils de taille. D’une part, ils ne font que reproduire ces références, sans y ajouter d’éléments nouveaux, de petites touches musicales personnelles. D’autre part, ex-Oasis ou pas, les 51 minutes du CD sont un bon cran en dessous des productions mancuniennes précédentes, et carrément quelques étages sous Liverpool.

Résultat des courses : Beady Eye pond une sorte d’album de fausses reprises qui ne tranche jamais entre refaire du Oasis et assumer l’héritage auto-approprié des Beatles. On a donc l’impression d’être revenu dans la deuxième moitié des années 1990 pour écouter un album médiocre d’Oasis. Or tout ceci a déjà été fait : les années 1990 sont passées (puisque, signalons-le aux distraits, nous sommes en 2011), et Oasis a déjà fait des albums médiocres. Definitly Maybe était une petite bombe, Morning Glory a gâté un peu le tableau, et Be here now a été le commencement de la fin. A partir de Standing on the shoulders of giants… Bref, vous me comprenez.
D’aileurs, cette digression est symptômatique : alors que je chronique l’album de Beady Eye, je reviens sur Oasis. La boucle est bouclée, tout est dit.

Ecoutez donc Beady Eye une fois, pour voir. Ensuite, peut-être que, comme moi, vous retournerez écouter Definitly Maybe puis, moment d’extase, le White Album des Beatles.

Raf Against The Machine

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