samedi 30 avril 2011

Belong (2011) de The Pains of Being Pure at Heart


Dix orgasmes à la suite. Pas un de plus, pas un de moins non plus. Après la méga bouffe de la semaine proposée par notre ami Sylphe, passons à un autre univers de plaisirs : je vous propose, en 10 titres et 39 minutes, une excursion furieusement jouissive.
The Pains of Being Pure at Heart (que nous appellerons familièrement The Pains) livrent avec Belong leur second album.  Ce quintette new-yorkais a déjà commis un LP éponyme en 2009, que je n’ai d’ailleurs jamais écouté de ma vie. C’est dire si j’aborde Belong totalement vierge.
Et ce n’est rien de dire que la première fois fût excitante à souhait. Dès les premières mesures, on glisse tranquillement dans une pop-noisy totalement décomplexée. Une pop-noisy faite de sons qui râpent (donc noisy), de voix aériennes qui donnent à l’ensemble une sensation de légèreté, mais aussi de bons sons très eighties. Sous les coups incessants et réguliers de riffs efficaces, le plaisir monte assez vite. L’extase est totale, tant Belong (le titre) est efficace. A ce moment-là, on se dit qu’on a tout donné (et les Pains avec nous), mais aussi que rien ne sera jamais mieux. Remettre le couvert serait donc à la fois indécent et prétentieux.
Enorme erreur de jugement : les Pains ont un potentiel énergétique qui leur permet de tenir les promesses faites, ceci dans toutes les positions et à tous les tempos imaginables. Heaven’s gonna happen now sera donc un peu plus pop-rock, Heart in your heartbreak sent la vitesse de croisière, de même que The body. Anne with an E fait dans le soft : la caresse tranquille mais bien placée qui va nous amener vers des sommets d’extase. 
Puisqu’on a repris des forces, Even in my dreams nous trimballe dans des fantasmes érogènes, portés par une ambiance toujours plus planante. My terrible friend sonne comme une relecture des Stranglers par les Pixies et conduit nos oreilles comme le reste vers Girl of 1,000 dreams. Sans doute le pavé le plus rock et audacieux de la galette. Comme un acte final, une dernière charge menée en des chemins plus audacieux.
Deuxième énorme erreur de jugement : il reste deux actes à ce voyage extatique. Too tough et Strange en sont peut-être les meilleurs moments. Alors que l’on croit avoir tout entendu, tout fait, tout vu, les Pains se réactivent : tout en mesure, en force, en tact et en toucher. Ces deux titres n’en font presque qu’un et nous guident vers un double orgasme sonore qui sait se prolonger.
En revisitant les eighties, les Pixies, les Stranglers ou les Smashing Pumpkins à la lumière d’un 2011 éclairé et excitant, les Pains font de Belong un putain de pied de nez à la morosité ambiante. Cet album fonctionne comme un cercle vertueux : plus on est dedans, de mieux en mieux on se sent, plus on a envie d’y rester et de reprendre depuis le début. Une sorte de spirale auto-stimulante. Belong est un concentré de plaisir hautement jouissif. 
A ce jour, il fait partie de mon Top 3 version 2011, aux côtés de Let England Shake (PJ Harvey) et Les contes du chaos (Zone Libre vs. Casey & B. James). 
Jetez vous donc à corps perdu(s) dans Belong, parcourez-le, frissonnez avec lui, embrassez-le, caressez-le, prenez soin de lui (et notamment de sa splendide pochette). Ou bien faites tout ça avec votre amoureux(se). Mais toujours au son de ce fabuleux CD. Toujours.



Raf Against The Machine

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