dimanche 14 novembre 2010

Lone Ranger d' Abberline (2010)

En ce dimanche bien maussade, rien de mieux que de déroger aux habitudes de ce blog qui ne présente jamais d'EP. Allez savoir pourquoi, il faut croire que les LP vampirisent tout et attirent notre totale attention. Rectifions donc le tir aujourd'hui avec Lone Ranger, premier EP d'Abberline, un groupe toulousain qui aura au moins le mérite grâce à l'idée faite de la Ville Rose de nous mettre un peu de soleil en tête. Cependant je stoppe rapidement vos envies de soleil car Abberline - de Frederick Abberline, inspecteur de police de Londres qui a pisté un certain Jack l'éventreur- baigne plutôt dans un univers glacial et particulièrement anxiogène. Abberline c'est avant tout de la new-wave et du glam-rock qui réveille les spectres de Bowie voire Queen, une BO de film d'horreur que John Carpenter n'aurait très certainement pas reniée. Il serait cependant schématique d'en rester là tant on sent poindre le second degré dans ces cinq titres, Abberline est avant tout un groupe qui aime jouer la comédie et nous le fait sentir, ce qui empêche toute emphase dramatique et nous plonge au sein d'une doucerette Halloween. Finalement dans la démarche Abberline me fait singulièrement penser à Dead Man's Bones sans les choeurs enfantins omniprésents.
      Le résultat de ces cinq titres est avant tout marqué par le sceau de la diversité, tant les morceaux explorent des pistes variées. 1.Gravity commence sur quelques notes graves qui me rappellent les premières secondes de Deeper Underground de Jamiroquai puis l'orgue vient  nous éclabousser de son aspect imposant. La voix sortie d'outre-tombe commence déjà à nous faire frissonner quand le piano associé aux synthés vient donner une tournure différente au morceau. Les boucles répétitives apparentent davantage le morceau à une danse macabre totalement désarticulée. Un superbe morceau d'entrée qui n'est pas loin de se placer comme mon morceau préféré de l'opus. 2.Lone Ranger, le titre éponyme, évoque dès les premières notes l'atmosphère étouffante d'Archive à laquelle vient se greffer la voix sublimement grave du chanteur, une voix qui évoque par certaines nuances Bowie. Certes les choeurs tentent d'éclairer quelque peu le titre mais l'ensemble reste sombre. Un beau morceau plus électro qui me fait penser à Ez3kiel.
  3.The man who feels nothing, qui s'appuie sur le beat du générique d'Amicalement Vôtre, s'impose quant à lui comme un morceau volontairement plus pop, ce grâce à une voix féminine et surtout à la voix du chanteur qui monte superbement dans les aigus.  4.We rule the night suit la même direction en mêlant glam-rock et pop 80's, les synthés se faisant cependant un peu trop présents. 5.Without a face clot superbement l'EP avec ses riffs de guitare acérés qui insufflent un souffle rock bienvenu et confirment définitivement que Abberline possède une belle palette à son actif. Cet EP laisse entrapercevoir de bien belles choses et on surveillera avec attention la suite des aventures de ces toulousains pleins d'espoir.


Sylphe 

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