samedi 27 novembre 2010

Le bonheur fantôme (2007) de Bazbaz


Je ne sais pas pour vous, mais ici il neige. Donc il fait froid. Donc c’est la bonne occasion pour se réchauffer.

Cette semaine, direction Bazbaz. Camille Bazbaz, ancien clavier de feu Le cri de la mouche. Ce groupe a officié entre 1987 et 1992 avec quatre galettes et un bon hard rock inspiré des années 70. On se souviendra entre autres de J’aime les escalators et Les seins de ma femme. Du rêve en barres.

Changement de direction totale pour Bazbaz après la dissolution de la formation. Il se lance dans un mélange de dub, reggae et rock des années 60. Passage chez Les Satellites, puis le projet Bazbaz Orchestra qui enfantera d’ailleurs d’un album avec Winston McAnuff. Et Bazbaz entame une carrière solo.

Le bonheur fantôme est son 4e opus solo, sans aucun doute le meilleur. Mettez le CD dans la platine et appréciez. L’album balance entre des comptines construites sur la répétition (comme Excès d’abus, Sans toi, Dis-le, Ritournelle) et des déclarations d’amour sensuelles et magnétiques : Mon allumette, Tout c’que tu veux, L’égérie, Ma belle évanouie par exemple.

L’ensemble est soutenu par l’incontournable piano Fender Rhodes du monsieur,  piano tout droit sorti des années 60. Un bon gros son chaud et rond, une belle ligne de basse et régulièrement des rythmiques reggae, voilà une recette qui fait du bien. Ajoutons à cela le talent d’écriture de Bazbaz : « Je ne suis qu’un con d’homme/Dans un con de femme », « Je voudrais que tu sois légère, légère/L’égérie de mes nuits » et des dizaines d’autres trouvailles textuelles  du même genre qui placent Le bonheur fantôme au quasi-niveau d’un Gainsbourg au meilleur de sa forme.

Pour couronner le tout, une partie des morceaux a été enregistrée en Jamaïque, sous la houlette de… Winston McAnuff, celui-là même qui avait déjà bossé avec Bazbaz et qui est surtout une grosse référence reggae.

Ces différents ingrédients font du Bonheur fantôme un disque enivrant, sexuel et jouissif qu’il est bon de se passer en boucle. Chaque morceau formant d’ailleurs une sorte de boucle en lui-même, le CD écouté en boucle donne cette sensation vertigineuse que le meilleur est passé ou reste à venir, alors qu’il est aussi là, à la seconde actuelle. Comme une impression de faire l’amour pendant 57 minutes, ou bien plus si on active le repeat…

Le bonheur fantôme s’écoute donc avec son amoureuse/son amoureux, ou tout du moins en pensant à elle/lui. Il n’est pas interdit de l’écouter nus.




Petit bonus live...



Raf against the Machine

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