samedi 13 novembre 2010

Exile on main street (1972/2010) des Rolling Stones


Je vous avais promis de la pépite de CDthèque, en voilà une bonne, une vraie, une authentique : Exile on main street (également orthographié Exile on main St.), pondu par les Rolling Stones.
L’opus approche de la quarantaine. Il est non seulement considéré comme un des meilleurs albums des Stones, mais aussi comme un des meilleurs albums de rock, tout court. Vérifions cela.

Tout d’abord, Exile est le seul double album studio des Stones. Ce qui en soi, ne veut rien dire, puisque la quantité ne fait pas la qualité. Pourtant, les 18 titres originaux ont permis aux Stones d’étaler l’éventail de leurs talents, en explorant tour à tour le rock’n’roll (Rip this joint), le blues (Shake your hips, Ventilator blues), le gospel (I just want to see his face), le boogie (Casino boogie)… Bref, toute la musique qu’on aime, celle qui vient de là.

Ensuite, Exile on main street est auréolé de légendes sulfureuses comme le monde du rock les aime. Eté 1971, les Stones louent la Villa Nellcôte à Villefranche-sur-Mer, sur la Côte d’Azur. La cave servira de studio d’enregistrement. Enfin, lorsque les Stones seront en état d’enregistrer. Autrement dit, lorsqu’ils ne seront pas stoned (ah ah ah !). Si le vin français a trouvé là de fameux amateurs-consommateurs, il laisse également la place aux pétards et à l’héroïne, en quantités bien évidemment stoniennes.
De ce fait, Exile est une sorte d’incarnation musicale du tryptique « Sexe, drogues et rock’n’roll ». Ah oui, mais me direz-vous, mon cher Raf, vous n’avez parlé que de rock et de drogues. Patience, j’y viens. Les légendes les plus folles ont couru sur cet exil français des Stones : des orgies sexuelles interminables, égayées par des filles à poil courant dans la villa. Une sorte de loup y es-tu qui se termine fatalement par une rencontre  avec le Loup. Légende quand tu nous tiens, en dépit des déclarations de Keith Richards : « Il n’y a jamais eu vraiment d’orgies : on ne pouvait pas écrire, composer, jouer et faire la fête en même temps ». J’espère que, comme moi, la seule chose qui vous fait marrer dans cette phrase, c’est le « vraiment ». Sacré Keith !

Enfin, l’année 2010 a vu la sortie d’un documentaire making-of, sobrement intitulé Stones in Exile. Occasion en or pour rééditer Exile, agrémenté d’un deuxième CD d’inédits. Ces derniers sont en fait des instrumentaux de l’époque, agrémentés de voix et chœurs réenregistrés en 2009. Malgré l’opération commerciale évidente, cette édition Deluxe est tout de même une aubaine pour nous : redécouvrir Exile avec 10 titres supplémentaires qui enrichissent encore l’expérience.

Que faut-il donc finalement penser de Exile on main street ? Du bien, rien que du bien. Il suffit d’entamer l’écoute de l’album et de se plonger avec délectation dans ces 18+10 titres. La voix de Jagger, tantôt rugissante, tantôt canardesque ; les riffs de Richards, gras et dévastateurs ; la finesse rythm’n’blues de la formation musicale. Tout y est, et même plus. On comprend difficilement qu’à sa sortie, Exile ait fait l’objet d’un accueil mitigé. On comprend beaucoup mieux son statut d’album culte et référence aujourd’hui.
Exile réussit le tour de force de regrouper toutes les racines de la musique populaire américaine, tout en affichant l’unité diablesque d’un bon vieil album sorti tout droit du delta du Mississippi. Un des meilleurs albums de rock ? Sans aucun doute. Un des meilleurs des Stones ? Non : LE meilleur.




  
Raf against the Machine

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