Pink Floyd : on ne présente plus ce groupe dont le seul nom évoque tout aussi bien The Wall que des titres comme Money. La discographie du groupe est si riche qu’il faut (malheureusement) choisir un album.
Ce sera Meddle, sixième album studio du groupe. Enregistré en 1971, Meddle sort le 30 octobre de la même année. Placé entre Atom Heart Mother (1970) et The Dark Side of the Moon (1973), Meddle fait office de charnière : transition entre les premiers opus psychédéliques et les futurs, plutôt marqués rock progressif et symphonique.
L’album a été enregistré en plusieurs sessions, ce qui semble évident à l’écoute des titres successifs, très différents les uns des autres.
Meddle s’ouvre avec One of these days, sorte de longue introduction musclée d’où ressort la basse monstrueuse de Roger Waters. Monstrueuse par son omniprésence, mais aussi parce qu’elle est, grande particularité, la seule basse stéréo au monde. Autre spécificité du morceau : pendant les 40 premières secondes, pas de musique, juste le vent qui souffle. C’est assez couillu en ouverture d’album et mérite d’être signalé. Le réel démarrage ne vient qu’à 3 minutes 38, avec les seules paroles du titre qui lancent la totalité du groupe.
Suivent ensuite A pillow of winds et Fearless, deux ballades bon enfant qui tranchent totalement avec le rock électrique précédemment évoqué. Pas franchement les meilleures compositions du groupe : ni totalement planantes, ni très originales. Tout au plus écoutera-t-on Fearless jusqu’à son terme, pour entendre les supporters du Liverpool FC chanter leur You’ll never walk alone.
Beaucoup plus captivant, le San Tropez qui suit : un titre méconnu très orienté jazz-swing des années 30, avec les petits chorus qui vont bien. Etonnant de la part de Pink Floyd, mais très rafraichissant.
Le mélomane n’est pas au bout de ses surprises, puisque Seamus propose un blues acoustique d’une rare pureté, soutenu par la slide guitar de David Gilmour et le piano de Richard Wright. La place d’honneur ne revient pourtant à aucun des quatre membres du groupe : elle est réservée au chien de Steve Mariott (guitariste de son état, fondateur et leader des groupes The Small Faces et Humble Pie), qui chante. Rencontre improbable mais rencontre gagnante.
Puis arrive, pour les 23 minutes et 28 secondes restantes, Echoes. Justifiant à lui seul l’album, Echoes est une plongée vertigineuse dans ce que Pink Floyd sait faire de mieux : un titre planant à rallonge. Plongée qui débute par un bip de sonar, qui se poursuit avec un thème aérien comme personne n’en écrit plus et une ligne de basse inoubliable.
Au bout de 7 minutes, changement d’ambiance pour un second thème plus rugueux mené en alternance par Gilmour et Wright. Vers la onzième minute, les instruments se taisent et la plongée se poursuit : un univers sonore peuplé de cris d’albatros et autres créatures étranges.
Quatre minutes d’errance et d’inquiétudes plus tard, le sonar nous récupère, pour nous redéposer à la 19e minute au premier thème légèrement remanié, comme si le voyage ne nous avait pas laissé intact.
Ce qui est le cas : Meddle est une vraie porte ouverte sur l’avenir du groupe. Après le brillant Atom Heart Mother, Pink Floyd fait de Meddle un album matrice qui permettra de servir les quatre albums d’anthologie à venir : Dark Side of The Moon (1973), Wish you were here (1975), Animals (1977) et The Wall (1979).
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