samedi 11 décembre 2010

Il était une fois la route (2006) de Paul Personne


La musique qu’on aime, elle vient de là… Et Paul Personne en est un des maîtres hexagonaux, sinon LE maître.

Direction le blues ce samedi. J’aurais pu choisir n’importe quel album de Paulo, ils sont tous excellents. Il était une fois la route a tout de même un ingrédient en plus : c’est un coffret live rempli à en déborder d’interprétations toutes plus incroyables les unes que les autres.

S’étalant sur un double CD, les 18 morceaux de l’opus donnent à écouter toute la palette de jeu de Paul Personne. La tournée Il était une fois la route fait suite à la parution de Demain il f’ra beau (2003) et Coup d’blues (2003), dyptique acoustique/électrique déjà incontournable.

Et le bonhomme ouvre sa prestation par un contre-pied : Barjoland et Ca va rouler, titres qui servent habituellement de rappels sur les tournées précédentes. Dans des versions acoustiques d’une rare intensité, le Paulo est seul sur scène avec sa gratte. Presque comme s’il jouait dans notre salon, juste pour nous. La classe.
Titre après titres, ses acolytes viennent grossir le son. Sixième piste, Qu’est-ce qui a changé. Réponse : le son. A partir de ce moment, la formation complète est plantée et peut envoyer non pas 5 minutes de bon son, mais bel et bien quasiment deux heures !

Et tout y passe. Le gros son blues-rock, donc, avec Qu’est-ce qui a changé, Aphonie cérébrale, Pas b’soin, Vue hier soir, Le bourdon. Les ballades plus posées, illustrées par T’arrêtes pas d’me manquer ou Renvoie la balle. Du bon vieux rock de chez nous aussi (n’est-ce pas, Marty McFly…) qui dépote : Quelqu’un appelle, Loco loco, Visions, C’est la vie qui m’a fait comme ça.
Du blues aussi, encore et toujours, avec Peepin’ and hidin’ et Big blues. Ce dernier morceau étant un des deux moments dantesque de la prestation : 16 minutes 54 de blues gras, lourd comme le poids du diable et hypnotisant comme un litre de whisky picolé au fond d’un club à trois heures du mat’ (Attention, l’abus d’alcool nuit gravement à la santé…).
L’autre moment d’anthologie se trouve sur le deuxième CD et dure 23 minutes : Zic, une sorte de déclaration d’amour à la déesse musique dans un mix foutraque et terriblement séduisant de rock, blues et rythmiques funk. Peut-être le sommet de cet opus.

Ultime qualité de cet album, il laisse presque aussi KO et abasourdi qu’un vrai live en direct.
Pour avoir assisté à cette tournée (qui plus est dans une petite salle de 300 personnes !), je peux vous dire que c’était une folie intégrale dans le public. J’y ai vu toutes les générations en redemander encore et encore. Le Paulo a assuré, puisque ce soir là il a joué près de 3 heures. Et au bout de ces trois heures, je me souviens d’un gars à mes côtés, la cinquantaine tranquille et look de biker-routard, en train de chialer de bonheur.
Quand cet album est sorti, je me suis jeté dessus, je l’ai englouti. Cette fois, c’est moi qui ai chialé de bonheur à l’écoute d’une captation aussi infernale.

Le blues, musique du diable ? Non, musique. Tout simplement.

En vidéo : extraits du DVD qui accompagnait l’édition limitée, mais qu’on peut encore se procurer séparément… !



Raf against the Machine

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