vendredi 21 janvier 2011

Drop a Three de Fumuj (2010)

  Il est des groupes que l'on perd de vue pendant quelques années et que l'on ne reconnaît tout simplement plus quand nos oreilles viennent prendre de leurs nouvelles, c'est le cas de Fumuj, combo issu de Tours articulé autour du chanteur MC Miscellaneous. Je les avais quittés après leur premier opus Monstrueuse Normalité en 2005, opus faisant honneur à une électro planante nourrie aux sources d'un trip-hop légèrement désuet. Le genre de petite pépite auditive sans prétention qui charme doucement. Après avoir involontairement snobbé The Robot and the chinese shrimp en 2008 -que j'ai choisi de ne pas écouter pour rédiger cette chronique-, je me retrouve face à ce troisième opus au son à dix mille lieues de celui de Monstrueuse Normalité.
     Il est des groupes qui savent faire littéralement évoluer leur son sans perdre en qualités et qui, au contraire, resplendissent par leur trop-plein artistique qui les empêche de végéter et d'enchaîner des albums formatés, c'est aussi le cas de Fumuj. Ce Drop a three est une vraie petite bombe composée de 13 titres aussi intenses que percutants qui, placé sous des influences prestigieuses évidentes ( Rage  against the machine, Nine inch Nails, Prodigy, Asian Dub Fondation, Ez3kiel), se présente comme le choc d'une rencontre entre trois bolides lancés à toute vitesse, le rock, le hip-hop et l'électro. Attachez vos ceintures pour cette course nocturne qui vous rappelera les sensations ressenties à l'écoute d'un Birdy Nam Nam.
    Les grosses guitares et les basses de 2.Hold permettent de démarrer sur les chapeaux de roues. Le son typiquement indus qui évoque sans conteste les voisins d'Ez3kiel enveloppe magistralement le phrasé hip-hop de MC Miscellaneous qui a considérablement progressé dans son chant, le chant dès lors devenant véritablement un des éléments primordiaux du succès des Tourangeaux. 3.Supersperm garde globalement la même recette avec le même succès, même si le hip-hop prend davantage le dessus sur l'univers électro. Un flow assourdissant tout comme le flow de Damny de La Phaze, guest de choc dans 4.Liar, morceau au refrain incisif. On sent que la cylindrée est puissante, un léger virage avec le flow ragga de 5.React fait légèrement baisser la vitesse avant que le compte-tours s'affole définitivement avec la débauche de violence sonore de 7.Play or die. Un son très lourd et saturé à la Prodigy qui confirme que Fumuj a bien choisi de jouer jusqu'à la mort...
     8.Release the beast s'impose dans la foulée comme le titre à mon sens le plus riche de l'album. Savoureux cocktail entre le hip-hop (un phrasé qui évoque sur certaines intonations Eminem!), le rock déjanté et une richesse instrumentale  étonnante (la présence surprenante d'une trompette au milieu de ces guitares), ce titre est à savourer sans modération.  De même que 10.Soul Cling, plus électro et plus bruitiste qui s'il rappelle Ez3kiel me paraît être aussi le lien le plus visible avec Monstrueuse Normalité. Pour en finir avec ce très bon album, je garderai en tête la débauche d'énergie de 12.Against, morceau plus électro-techno qui m'a rappelé la rage d'Asian Dub Fondation. Vous pouvez désormais détacher vos ceintures, détendez-vous et fermez les yeux, les lumières de la ville ne devraient pas vous quitter de sitôt.
 
PS: A noter la belle initiative de Fumuj qui pour cet album a créé un live destiné aux sourds et mal-entendants.
 
 
 


FUMUJ - PLAY OR DIE
envoyé par surr3nder. - Regardez la dernière sélection musicale.


Pas forcément le titre le plus représentatif de l'album, mais les vidéos de Fumuj ne sont pas légion sur le net donc je vous conseille de ne pas juste vous fier à ce titre ;)

Sylphe

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