On avait donc quitté notre trio anglais sur une impression de légèreté adolescente avec ce rock joué sans arrière-pensée, à renfort de riffs dévastateurs et de refrains addictifs. Seulement le poids des années et des expériences de la vie (la mort du père il y a 2 ans) a considérablement fait évoluer le son de Kill The Young et le résultat a singulièrement gagné en épaisseur (clin d'oeil pour les anglophones) sans perdre cette fraicheur et ce sens inné de la mélodie qui met à mal les zygomatiques. 1. I don't want to fight with you anymore est le parfait reflet de cette évolution, la douceur de la voix posée sur un accompagnement minimaliste à la guitare donne une teinte particulièrement mélancolique au début du morceau, qui dans sa deuxième partie verra les guitares prendre le pouvoir pour donner un aspect plus post-rock digne de Mogwai. Un superbe morceau qui désarme d'entrée et qui s'affirme comme un des sommets de l'opus. Rassurez-vous fans de la première heure de Kill The Young j'ai bien parlé d'évolution mais non pas de métamorphose complète, 2.One and only et 3. You've got to promise me reviennent sur des sentiers plus connus. Rythmique très élevée, chant plus rock, force des choeurs pour deux belles petites pépites d'énergie pure avec une préférence pour 2.One and only, même si le refrain de 3.You've got to promise me envoie du bois très sérieusement.
Arrive un autre sommet de l'opus avec l'excellent 4.Darwin smiles qui, par son atmosphère plus sombre et le son plus lourd, me ramène à Proud Sponsors of Boredom. Pouvoir mélodique, refrain destructeur, sens de la dérision avec cet intermède des choeurs de l'Armée Rouge, un titre qui rappelle les déflagrations sonores de Ghinzu. 5.The Argument permet dans la foulée de reprendre quelque peu son souffle avec son ambiance plus feutrée où les cordes (oui vous ne rêvez pas!) font une apparition remarquée et adoucissent avec brio le morceau. 6.Good Bye Chris ( I found a cure for the broken hearted) expérimente lui aussi en mettant l'accent sur un son plus pop-rock où le refrain porté par les choeurs fait assez clairement écho aux gallois de Los Campesinos. Un titre qui brille par sa facilité apparente et qui séduit instantanément.
Un 7.Spinning convaincant mais sans grande surprise amène un des autres moments forts de l'album avec le très riche 8.The Missing Link, morceau d'une douceur extrême avec ses choeurs, son banjo, son piano et ses cordes. Titre qui symbolise parfaitement l'évolution de Kill The Young, tout comme le titre acoustique 10.Who bite you?. Ajoutez-y deux autres titres rock addictifs, 9.You, Me and God et le très bon 12.I am a Martyr où vous ne pourrez pas vous empêcher de percevoir des similitudes dans la mélodie avec Where is my mind? des Pixies et vous obtenez un album qui tient parfaitement sur la longueur.
C'est avec un plaisir non feint que j'ai savouré cet album, comme si ma relation avec Kill The Young avait une saveur particulière à travers ce blog. A écouter sans modération.
Morceaux préférés: 1.I don't want to fight you anymore
4.Darwin smiles
8. The Missing Link
12. I am a Martyr
Note 7 . 5 / 10
Sylphe
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