samedi 25 juin 2011

Rising Doom de Mondkopf (2011)

    En 2009 j'étais littéralement sous le charme de Galaxy of Nowhere, premier opus de Paul Régimbeau alias Mondkopf ( Tête de Lune en allemand), jeune toulousain talentueux proposant une électronica planante finement ciselée. Deux ans plus tard, Mondkopf revient avec un deuxième album intitulé Rising Doom placé sous le sceau de la noirceur et qui tourne quelque peu le dos à l'électronica pour se tourner vers des sonorités plus âpres aux confins de l'électro-techno. Le résultat est quelque peu destabilisant, suivez moi pour une petite visite de ces lieux souterrains..
      1.Instrus commence sur des chants lugubres qui évoquent l'univers oppressant du Nom de la Rose, chants noyés peu à peu sous des machines vibrantes qui saturent et prennent autoritairement le pouvoir. L'impression de voir se poser un vaisseau extraterrestre, tout en ne sachant pas les intentions de ses occupants.... d'où une sensation d'angoisse palpable. 2.Deadwood reste dans la droite lignée de la fin d'Instrus, le son est dur et tranchant, le beat puissant et anxiogène. Les armées sortent inlassablement du vaisseau, pas une voix, seul le martèlement des semelles sur le sol assène des frissons dans l'échine... Arrive le sommet de l'album avec 3.Day of Anger, superbe morceau tout en contraste entre un son lourd et une jolie petite mélodie au piano qui introduit et clôt la plage. Un morceau qui par ce jeu d'antithèses rappelle davantage l'opus précédent ou l'univers de Fuck Buttons. Comme si peu à peu les sensations envers ces extraterrestres oscillaient imperceptiblement entre répulsion et attirance...
      4.The Song of Shadows fonctionne sur cette même antithèse entre mélodie douce de synthés et beats aussi bien impérieux qu'impériaux. Le regard se tourne vers un être entouré d'un halo lumineux dont le regard aussi vide que perçant désarme, la minute de silence à la fin du morceau souligne à quel point le temps vient de s'arrêter, à quel point tous les hommes sont suspendus aux lèvres de cette créature supérieure. 5.Moon's Throat, entre synthés assourdissants et chant inhumain, symbolise parfaitement le discours incompréhensible de la créature alors que des jeunes femmes dans le public entament involontairement de doux chants d'allégeance et que certains hommes posent déjà un genou à terre... L'attirance prend irrémédiablement le dessus sur la répulsion... 6.Beyond the golden valleys offre une mélodie plus douce, ce morceau digne du premier opus est superbe. Les lumières du vaisseau scintillent, la nuit tombe et de douces mélopées sortent du vaisseau pour finir de séduire les derniers résistants qui s'agenouillent humblement... 7.Sweet Memories affirme sa puissance sonore et les hommes baissent la nuque en signe de soumission totale.... Un moment de légère baisse avec 8.Girls don't cry Part II et le dispensable 9.Where the Gods fall trop acerbe et trop techno, les hommes sentent pointer en eux le doute et quelques regards emplis d'inquiétude se soulèvent avant que 10.My heart is yours ne les dompte définitivement par sa beauté sculpturale. 11.Fossil Lights finit superbement l'album avec ses 9 minutes grandiloquentes, les hommes entraperçoivent un avenir sublime de cohabitation.
       Ce deuxième opus de Mondkopf possède toujours cette puissance cinématique incontestable et témoigne d'une mâitrise réelle, même si cette tournure vers un son plus âpre me fait quelque peu regretter la douce électronica du précédent album.
 
Morceaux préférés: 3.Day of Anger
                              10.My Heart is yours
                               4.The Song of Shadows
                               2. Deadwood

 
 





Note 7 / 10

Sylphe

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