vendredi 4 février 2011

Magnetic Man de Magnetic Man (2011)

   Depuis 2 ans, venu de l'Angleterre, le dubstep prend de plus en plus de place dans le paysage musical actuel et ce ne sont pas les dernières sorties qui vont contredire cette tendance. Skream, peut-être la figure la plus marquante du dubstep, a sorti l'année dernière un très réussi Outside the box, album apprécié n'ayant pu être chroniqué par manque de temps. Cette fois, Skream s'associe avec Benga et Artwork, autres figures importantes du dubstep, pour une production qui semble vouloir faire la promotion au grand public de ce courant musical. Mais qu'est-ce que le dubstep pour faire simple, n'en déplaise aux puristes du genre qui trouveront cette description trop schématique? Disons un mélange de dub, de hip-hop, d'électronica, voire de techno, avec des rythmiques assez lentes. Bref que du bon, qui bien associé, peut donner de belles perles dévastatrices.
      Avant de parcourir les titres de l'album, on peut déjà dire que Magnetic Man a parfaitement réussi à aimanter toutes les réussites du genre, pour créer un album, certes grand public, mais qui ne tombe jamais dans les excès de la facilité commerciale. Bref, on peut ici parler d'un album qui sait offrir sa dose de plaisir instantané et déclencher des envies de bouger son corps. L'album s'ouvre sur une plage de douceur illusoire avec 1.Flying into Tokyo, morceau cotonneux à souhait mettant à l'honneur les violons et le piano à pouces. Le genre de morceau que n'aurait pas renié Air dans son époque "asiatisante" ou encore Yonebayashi pour sa BO d'Arrietty. Changement abrupt avec le débit hip-hop/ragga de Ms Dynamite sur 2.Fire, morceau percutant avec sa ligne de basse bien lourde.  Un morceau qui introduit parfaitement un des meilleurs morceaux de l'album, 3.I need air porté par le chant d'Angela Hunte. L'introduction inquiète légèrement avec ses synthés eurodance mais on se sent peu à peu succomber face à cette voix autotunée à souhait (un peu de Uffie?) et ce refrain mélodique. Et que dire de 4.Anthemic qui commence comme de l'eurodance de stade puis qui évolue comme un pur morceau électro avec ses synthés spatiaux et son instru imposante à la Justice? Juste très bon, plus que 5. The Bug , sa voix robotique et ses chuchotements qui manquent d'originalité. 6.Ping Pong remonte de suite le niveau en jouant sur le contraste entre une rythmique drum'n bass et des sonorités claires quasi caraibéennes.
      Le morceau central de ce copieux album de 14 titres pour plus d'une heure de plaisir, 7. Perfect Stranger, met à l'honneur Katy B, véritable révélation vocale de cet opus. Un superbe morceau mêlant à plaisir rythme dub et influences électro-pop. Un morceau très clairement taillé pour les radios, tout comme 11.Crossover où Katy B saura encore nous charmer par le grain de sa voix posé sur un rythme quasi-militaire. Passons sur 8.Mad et 9. Boiling Water qui ne suscitent pas chez moi un émoi incommensurable pour savourer 10.K Dance, hommage déguisé à l'électrobidouillage bruitiste d'Amon Tobin tout comme 13.Karma crazy qui en plus n'est pas sans rappeler les sonorités du dernier Hot Chip.
Loin de s'essouffler, au contraire l'album tient la distance et finit même très fort.12.Box of ghosts est un bien beau morceau d'electronica planante et 14. Getting nowhere finit superbement l'album, porté par la voix soul de John Legend qui ne peut que réchauffer les coeurs affaiblis par cette attaque de sons percutants.
   Sans conteste, Magnetic Man a parfaitement réussi à présenter le dubstep au grand public sans forcément vendre son âme au diable. Cet album d'une rare densité sera la source de plaisirs auditifs en tout genre. En prime vous aurez cinq titres ou remix de qualité pour les possesseurs de l'édition de luxe.
 
Titres préférés: 7.Perfect Stranger
                          11.Crossover
                          14.Getting nowhere
                          4.Anthemic
 





Note      8 /10

Sylphe

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