jeudi 28 octobre 2010

History of Modern d'Orchestral Manoeuvre in the Dark (2010)

Après 14 ans d'éclipse et la reformation pour quelques concerts, OMD signe son retour avec ce onzième opus intitulé History of Modern. Le quatuor s'appuyant essentiellement sur Andy McCluskey (chant, basse, guitare) et Paul Humphreys (chant, claviers) a connu sa véritable heure de gloire dans les années 80 avec un son qui allie inspirations krautrock et new wave à la synth-pop à renfort de claviers électroniques. Qui n'a jamais vibré sur la voix grave de Andy  et le rythme au synthé du cultissime Enola Gay (voir  link pour rafraîchir les souvenirs et réveiller les années 80) ? Il faut croire qu'après l'article du dernier Underworld et le revisionnage de Trainspotting à la BO détonante je connais un revival 80's car ce History Modern, si l'on excepte la fin qui tente de taquiner les dance-floors des années 2000 de manière plus que maladroite, est un bien bel hommage à ce son des années 80. La limite avec le kitsch n'est bien sûr jamais éloignée à l'écoute de cet opus et même quelquefois dépassée mais la présence de l'ingénieur du son Mike Crossey qui a travaillé pour Arctics Monkeys et The Foals arrive à préserver des écueils propres à ces come-back. Toujours est-il que j'ai pris le risque d'acheter cet album pour sa simple pochette qui me parlait particulièrement (pochette réalisée par Peter Saville) et les introductions des deux premiers morceaux écoutés à la va-vite sur les vieux casques pourris de la FNAC ( ces casques conçus pour des géants et qui ne tiennent jamais...). Le genre d'achat impulsif dont on peut facilement se repentir.
       D'entrée 1.New babies: news toys me séduit. J'y retrouve tout ce qui a plu me plaire dans les années 80: ces claviers électros entourés de nappes de sons plus lourdes, une rythmique plus pop et pour OMD cette voix toujours aussi chaude et envoûtante d'Andy. Un morceau finement produit qui fonctionne à merveille tout comme le single 2.If you want it, volontairement plus pop et destiné aux radios avec ses choeurs de stade. Certes les procédés sont un brin putassiers mais j'avoue d'une voix à demi-honteuse que le résultat me donne envie de chantonner... Arrive le titre éponyme de l'opus qui se décline sur deux plages et fait la part belle à une basse assourdissante. Morceau qui fonctionne bien surtout sur la plage 4, même si le rythme de synthé devient légèrement répétitif.
     5.Sometimes vient agréablement surprendre avec les sublimes voix féminines de Jennifer John et Lucy Styles qui ne dénoteraient pas aux côtés des soeurs Cocorosie. Titre plus doux et mélodique, à renfort de cordes et du piano, qui contraste particulièrement avec le début de l'opus et se présente pour moi comme l'un des plus beaux titres de l'album. Après un hommage électro à Kraftwerk avec 6. RFWK et l'univers très sombre de 7.New Holy Ground ( ces bruits de talons qui résonnent dans un parking mal éclairé quand le meurtrier est sur le point de surgir de derrière le pilier qui le masquait jusqu'alors), 8.The Future, the past, and forever after va quant à lui piocher davantage vers le filon rock. Toujours à l'extrême limite du kitsch le morceau se caractérise par une construction plus complexe qui fait son charme. Le début de 9. Sister Marie Says évoque quelque peu les accords de Enola Gay, la barrière avec le kitsch vient malheureusement d'être passée et l'impression d'entendre Chris Isaac s'impose. La fin de l'album tombe dans la caricature et la volonté de créer un son plus moderne. Finalement la première partie et ses 7 premiers titres m'aurait presque suffi car elle réveille avec sobriété et brio ce son typique des années 80 qui a bercé mon enfance. On parlera donc d'une choppe à moitié pleine mais en ces temps d'assèchement musical elle suffira pleinement à percevoir les prémices de l'ivresse et ma foi c'est déjà pas mal!

 





Sylphe

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