mercredi 28 septembre 2011

Le son du jour

Parce que les R.E.M. se séparent après 30 ans de bonne zik, et aussi parce qu'on a envie de revoir Berlin.



Raf Against The Machine

dimanche 25 septembre 2011

Le son du jour

Parce qu’on a perdu (pas lamentablement, on a juste perdu, et c’est déjà suffisant), et qu’en face les All Blacks ont décidément le sens du rythme...
Ok, c’est pas tout à fait 5 minutes de bon son, mais ça fait son effet quand même





Raf Against The Machine

samedi 17 septembre 2011

11:11 (2009) de Rodrigo y Gabriela



Petit retour en arrière de deux années pour combler nos oreilles. Alors que Rodrigo y Gabriela publient un Live in France étonnant et détonnant, l’envie m’a prise de plonger dans les galettes précédentes et de découvrir le duo. En commençant par le dernier CD studio en date, 11:11.

Un mot tout d’abord sur ce titre intriguant. Faut-il y voir une indication d’heure d’écoute ? Certainement pas. Rodrigo y Gabriela, c’est comme le Bâton de Berger, il n’y a pas d’heure pour... Enfin bref. Peut-être alors un clin d’oeil aux 11 titres du CD, écoutés dans une sorte de miroir qui serait une métaphore du duo ? Ou encore une référence à Desproges qui confessait que 11:11 était son heure préférée tant elle respire l’ordre et la perfection ?

Tout ceci n’est en fait que pure spéculation et simple délire, l’essentiel est bien ailleurs. Rodrigo y Gabriela condensent dans 11:11 tout ce qui fait leur musique. Initialement issus de la scène heavy metal mexicaine (oui oui, un petit effort d’imagination), ces deux là ont changé de secteur en 2001. Armés chacun d’une guitare acoustique, ils mettent au point une musique latino et flamenco dans laquelle ils injectent leurs influences rock, folk, jazz et métal.

Présenté comme ça, ça vous inquiète ? Entamons l’écoute. Oui, je suis d’accord, ça calme tout de suite. Dès Hanuman, toutes les influences affichées sont présentes. De prime écoute très flamenco, la musique de Rodrigo y Gabriela révèle ensuite ses subtilités : jazz dans la construction thème/chorus, folk dans les sonorités. Un deuxième titre, Buster Voodoo, et l’on est déjà achevé : entre rythmiques rock (dont un petit emprunt/hommage au Voodoo Chile d’Hendrix), mélodies flamenco et percussions folk, le duo fait le grand écart façon pieuvre. En synthétisant avec intelligence de multiples sources, les deux gratteux évitent un écartèlement XXL qui serait ridicule.

Oui, il n’y a bien que deux musiciens. Oui, il n’y a bien que deux guitares. Rodrigo se charge essentiellement de la ligne mélodique avec une fluidité de jeu impossible. Un toucher et une musicalité réservés aux plus grands. Quant à Gabriela, c’est peut-être elle qui m’impressionne encore plus : chargée de la partie rythmique, la dame déploie un jeu incroyable, qui ne s’arrête que pour laisser place à Gabriela percussionniste. Percussionniste, une façon de parler puisqu’elle joue tout sur sa guitare : caisse, cordes, manche, tout est bon pour faire de la musique. Les intros de Master Maqui ou Hora Zero sont des modèles du genre.
Les deux s’imbriquent, se complètent, se soutiennent, se répondent, fusionnent. L’un est le double de l’autre, et réciproquement. Une musique en miroir (tiens, tiens...) où chacun a sa place mais où aucun des deux ne pourrait exister seul.

C’est bien simple, je ne suis toujours pas remis du choc, je ne sais pas si je m’en remettrai un jour. Tout amateur de bonne musique me comprendra. Tout guitariste, quelque soit son niveau, mesurera les années de travail nécessaires pour atteindre un tel niveau. Rodrigo y Gabriela lient tout à la fois technique, musicalité et émotions en tout genre pour nous mettre à genoux. C’est de la musique. Tout simplement, de la musique dans sa plus belle expression.

Message perso : Ben Harper, si tu as un moment, écoute Rodrigo y Gabriela.

Raf Against The Machine

Et puisque c’est si bon, deux vidéos : vamos, et maintenant, pleurez avec moi ;-)



dimanche 11 septembre 2011

Like Horses Do de Like Horses Do (2011)

    Après un bon bol d'air de vacances bien prolongé, l'heure est aux cartables de rentrée et qui dit rentrée dit partage de sons de qualité. Du coup, pour ce mois de septembre, je vais vous parler de tous les disques qui m'ont accompagné cet été et qui m'ont mis le soleil en tête car dans le ciel on avait beau chercher il se la jouait plutôt en mode furtif le saligaud... Bref je vais éviter la rubrique "Vie privée, vie publique" ici et revenir à l'essentiel avec le premier album de septembre, à savoir le premier EP d'un trio parisien Like Horses Do, sorti au mois de juin et qui depuis passe régulièrement sur ma platine.
       Like Horses Do c'est donc pour schématiser un chanteur qui crée les textes en la personne de Pierre, un roi des platines Yann et une superbe voix à fort pouvoir mélodique avec Manon. Pour se créer une petite mythologie personnelle, le nom du groupe proviendrait de la réaction des chevaux à l'écoute de leur musique, qui auraient une forte tendance à bouger les têtes. C'est cocasse, j'aime bien mais je ne vous cache pas que mon objectif sera ici de vous montrer que Like Horses Do fait surtout bouger les têtes des hommes, après je laisse le soin aux spécialistes de la musique chevalinne d'intervenir dans les commentaires. Donc au programme 6 titres de qualité qui se présentent comme un véritable patchwork musical, alliant trip-hop (oui, oui j'ose utiliser ce mot désuet qui hérisse les cheveux de certains critiques musicaux), électro-pop et électronica.  On pourrait même parler de folktronica mais je ne suis pas très à l'aise avec ce concept flou...
         1.Stars ouvre le bal en s'appuyant sur la voix chaude de Pierre qui se pose avec douceur sur une instrumentation downtempo puis dans la deuxième partie du morceau le flow s'accélère et le fantôme du hip-hop vient promener sa longue silhouette sur le titre. Une ouverture en retenue qui laisse sa place à la douce mélodie tout en scintillements sonores de 2. Détente. Mélodie à laquelle viennent s'ajouter des beats plus mécaniques dignes de Third de Portishead et la voix plus ambigue du chanteur. Du coup, le morceau gagne en épaisseur et l'atmosphère d'ensemble se fait volontiers plus vénéneuse. Un superbe titre à la composition plus dense. 3.My Planet élève encore le niveau, ce en grande partie grâce à la sublime voix cristalline de Manon qui allie la fragilité d'Emilie Simon et la sensualité glam-disco d'Alison Goldfrapp. Douceur de la mélodie et beats convaincants font de ce titre mon préféré de l'EP tout simplement.
        4.Silent Whisper réveille quant à lui les souvenirs du trip-hop déchu en rappelant l'univers de Portishead, voire celui de Felt Mountain de Goldfrapp. Rythmique downtempo, morceau navigant en hautes altitudes qui brille par la complémentarité des voix masculine et féminine qui se répondent mélodieusement.  5.Intrusion reste globalement dans la veine de 1.Stars avec néanmoins un jeu beaucoup plus prononcé sur les rythmiques qui le rend plus surprenant. Enfin 6. WSWTW finit l'album sur une note totalement différente. Morceau électro taillé pour les dance-floors avec une rythmique très rapide digne de Black Strobe, il confirme qu'à l'écoute de Like Horses Do il n'y a définitivement pas que les têtes qui bougent....
       En six titres finement ciselés, Like Horses Do vient de faire une entrée remarquée et j'attends déjà avec impatience le premier LP. Tout simplement.
 
Titres préférés:        3.My Planet
                              2.Détente
                              4.Silent Whisper



CLIP Like Horses do - "The Stars" par realoner


Note 8 / 10

Sylphe

samedi 10 septembre 2011

Rome (2011) de Danger Mouse & Daniele Luppi


Chose promise, chose due : retour à 5 minutes de vrai bon son avec Rome, livraison printanière 2011 de Danger Mouse. De son vrai nom Brian Burton, ce DJ new-yorkais de 34 ans a déjà un beau pedigree : expériences sonores avec Beck, Gorillaz ou The Good, The Bad and The Queen, mais aussi un joli petit scandale en 2004 avec The Grey Album. The Grey Album, ou un mashup entre le White Album des Beatles et le Black Album de Jay-Z. Et pourquoi donc un scandale ? Parce que l’ami Mouse n’avait jamais demandé les droits d’utiliser les morceaux des Beatles. Tout ça a fini en album pirate, téléchargements par millions et repérage par Damon Albarn qui recruta l’énergumène pour produire Demon Days.
La musique sort grandie de tout cela puisqu’on récupère un créateur de sons et d’ambiances assez incroyable. Avec Rome, Danger Mouse s’est lancé dans un album hyper-travaillé en compagnie de Daniele Luppi, compositeur italien dont il fait la rencontre en 2004. Leur passion commune pour les bandes originales du ciné italien les réunit autour du projet Rome, une sorte de pari démentiel mené sur plusieurs années.
Direction l’Italie et Rome, donc, où le duo réunit certains des musiciens ayant joué les BO de Sergio Leone/Ennio Morricone. Non contents de retrouver les musicos, ils enregistrent au Forum Music Village, studio fondé justement par Morricone. Et pour parfaire le tableau, tout ce beau monde bosse selon les techniques de l’époque : de l’analogique, des bandes magnétiques, du matos vintage déniché on ne sait où, pour accoucher d’une trame musicale à pleurer de bonheur.
Et des voix. Magiques, démentielles, à se damner. Pensez donc : ouverture avec le Theme of Rome, du fond duquel émerge une voix pas tout à fait inconnue. Edda Dell’Orso, ou la soprano qui a dramatisé Le Bon, la Brute et le Truand. Quelques titres plus loin, Norah Jones pose son velours sur Season’s trees, Black (où on percevra en intro le sample d’Hotel California) et Problem Queen. Jack White, de son côté, assèche The rose with the broken neck, Two against one et The world comme le fin fond d’un désert-spaghetti.
Rome est sans appel : c’est un disque génial. Tour à tour clin d’oeil gigantesque à Morricone ou album pop-hip-hop hors du temps, on y retrouve aussi des sons et des ambiances du Western sous la neige de Dionysos. C’est un album troublant qui ne dit jamais son époque, en s’offrant à la fois du vintage comme on n’en rêvait plus et des touches de modernité en avance de plusieurs années. Une aventure de plusieurs années. Un travail minutieux, acharné et passionné. Assurément un des albums phares de 2011.



Raf Against The Machine

samedi 3 septembre 2011

Give till it’s gone (2011) de Ben Harper


Après un bon été pluvieux comme on les aime (ou pas), retour aux affaires. La météo nous a aidée à remplir nos oreilles de bon son, nous avons donc plein de choses à raconter.

Côté bon son, sommes nous d’ailleurs bien tombés avec Give till it’s gone, dernière livraison de Ben Harper ? Plutôt oui… mais finalement non. Sa précédente apparition musicale s’appelait Fistful of Mercy, dont nous avons déjà causé ici. Si l’on voulait faire un mauvais (et inexact) jeu de mots, on résumerait par un : « Fistful of Mercy, euh, non, mercy ». Après ce naufrage musical, retrouver Ben en solo auréolé d’une campagne promo aguicheuse (« le retour aux sources ») me faisait saliver.

Et, pour être très honnête, la première oreille s’est satisfaite de retrouver des guitares pas dégueu dans les deux premiers titres, Don’t give up on me now et I will not be broken. Donc première approche prometteuse. Hélas, trois fois hélas :  il y a d’autres morceaux. Qui nous entraînent vers une nouvelle désillusion. Rock’n’ Roll is free est rock, mais fade. Feel love est une sorte de balade, fade également. Le reste de l’album (11 titres tout de même !) est du même tonneau : pas efficace.

Give till it’s gone est un album cathartique : Ben Harper a voulu y mettre ses sentiments post-rupture avec Laura Dern. Du coup, on navigue avec lui entre des pseudo-lamentations et des bons titres guitareux. Autrement dit, c’est le grand écart entre « Je reste seul prostré chez moi en pleurant mes amours mortes » et « je fais de la gratte comme un gros célibataire avec mes potes célibataires en buvant des binouzes, yeah les gars ». Résultat couru d’avance : l’opus manque cruellement de cohésion et nos oreilles n’adhérent pas au projet.

Que les titres soient soft ou plus rocky, ils ont un point commun : Ben Harper a encore fait de la soupe à la guimauve. Sauf que, mon gars Harper, la soupe c’est sympa mais y a des jours où on a envie de se taper une putain de côte de bœuf avec une bonne sauce poivre et de la moutarde qui nous arrachent un peu la tronche. Où est passée la magie de Welcome to the cruel world ? Où est passée l’incandescence de Fight for your mind ? La créativité de The will to live ? On n’en sait rien, et c’est bien moche.

Une fois encore, on se retrouve face à un CD décevant, même si l’écoute en a été moins laborieuse que le naufrage Fistful of mercy (oui, je sais, j’en ai vraiment après ce disque, mais il est proprement insupportable). Voilà, tout est dit, je suis content de vous retrouver et d’avoir ouvert la saison en évacuant d’entrée de jeu Give till it’s gone.

Rendez-vous la semaine prochaine (et tous les samedis, créneau identique à l’année passée) pour 5 minutes de vrai bon son, promis, juré, craché.



Raf Against The Machine