mercredi 30 mars 2011

Clip n°31: Signal de Siriusmo

L'allemand Siriusmo, qui a récemment sorti un nouvel album -Mosaïk- sur le label de Modeselektor, vient de publier un magnifique clip pour le morceau Signal. Réalisé par Rolf Bremer, ce clip, tout comme le précédent Eimal in der Woche schreien, mélange images réelles et éléments dessinés et nous emporte dans un monde totalement onirique. Nous voyageons à travers les rêves d'une jeune fille, croisant à la fois de sombres crétaures, des monstres mythologiques et des licornes magiques. Noirceur et féérie s'y mélangent donc divinement bien, servies par un titre absolument superbe.
     Une très belle envolée, originale et hypnotique.



Emma
    

mardi 29 mars 2011

Tantale de Monogrenade (2011)

         Me voilà de retour, frais et dispos, après avoir laissé quelques semaines les clés de la maison à Emma et Raf against the machine qui ont continué à satisfaire avec succès vos envies de délices musicales. Autant dire que la liste des albums dont je veux vous parler est longue comme le bras donc ne perdons pas de temps et ouvrons-nous l'appétit avec un petit groupe montréalais qui devrait faire parler de lui d'ici peu en Europe, à savoir Monogrenade. Ce groupe composé de Jean - Michel Pigeon (guitares, voix, piano), Mathieu Collette (batterie), François Lessard ( Basse) et Marianne Houle (violoncelle) a sorti en ce début d'année 2011 son premier album Tantale qui fait suite à l'EP La Saveur des fruits en 2009. Un album d'une simplicité évidente qui saura dérider le plus fermé d'entre vous, un album pop dans toute sa puissance.
         Après l'instrumental 1.Intro où l'on perçoit la douceur du piano et du violoncelle qui seront omniprésents dans l'album, 2.La Marge résume d'emblée la recette de la réussite de l'album. Une voix douce(chantant en français il est assez rare et donc bon de le préciser) collant parfaitement à un piano rapide et des cordes qui accélèrent sur la fin du morceau dans une montée en puissance quasi digne d'Arcade Fire. Ce morceau pop à souhait réveille bien sûr la comparaison qui devrait longtemps coller à la peau de Monogrenade, à savoir Malajube, tant les ressemblances sont évidentes. Un 3.M'en aller un peu moins solaire et un brin oppressant par ses boucles et son instrumentation inquiétante qui annihile le chant, un 4. D'un autre oeil plus classique avec son alliance piano-voix d'une suavité délicate et surgit le titre-phare de l'album 5.Ce Soir. Un titre magnifique avec ses guitares sèches et le pouvoir mélodique incommensurable des paroles. Un titre tout simplement hautement addictif que je vous prends en défi de ne pas chantonner. Le sommet de l'album est atteint mais 6.L'Araignée dans la foulée n'est pas loin de soutenir la comparaison avec Ce Soir. L'omniprésence du violoncelle sur la deuxième partie du morceau donne une tonalité baroque à l'ensemble et réveille les tendres souvenirs de Get Well Soon.
      7.Tantale, allusion au fils de Zeus qui aurait volé l'ambroisie aux Dieux pour la donner aux hommes selon Pindare - belle métaphore pour illustrer peut-être la volonté des montréalais d'offrir une pop divine -, charme par ses ruptures de rythme. Toute la deuxième partie de l'album coule suavement comme l'ambroisie, avec en points d'orgue 9.De toute façon, belle sucrerie pop, et 12.La fissure, belle pièce portée par un piano qui n'aurait pas dénaturé chez Yann Tiersen.
        Simplicité, fraîcheur, sens évident de la mélodie, Monogrenade a des éléments indiscutables pour se faire une place dans la pop francophone d'Outre-Atlantique aux côtés de Malajube. Pour finir sur un jeu de mots un brin facile, Monogrenade certes mais multiples belles explosions musicales dans nos oreilles avec ce Tantale.
 
Morceaux préférés: 5.Ce Soir
                                   6.L'Araignée
                                    2.La Marge
                                    9.De toute façon

 





Note 7 . 5 / 10

Sylphe

samedi 26 mars 2011

Collapse into now (2011) de R.E.M.



Pour récupérer le naufrage Fistful of Mercy de la semaine passée, j'ai pensé un moment vous parler du premier opus de Beady Eye, emmené par Liam Gallagher. Peine perdue, ça aurait été une chronique du même tonneau, j'y reviendrai donc d'ici peu. Inutile d'accumuler les déceptions autour d'albums calamiteux.
Faisons plutôt un détour par Athens (Georgie, Etats-Unis) pour voir et écouter ou en est R.E.M. Avec Collapse into now, premier album depuis Accelerate (2008) et quinzième album studio depuis Murmur (1983), le groupe apporte la preuve qu'il en a encore sous le capot.
Collapse into now s'ouvre sur deux titres éclatants et nerveux : Discoverer et All the best ont la patate et rappellent les meilleures heures de Monster. Arrive ensuite LE titre de l'album : Überlin. Les germanophones apprécieront le jeu de mot entre über (sur) et Berlin (donc Berlin). Un morceau très mélodique et un peu mélancolique, porté par la belle voix de Michael Stipe. On n'en demande pas plus.
Vont ensuite s'alterner de façon presque classique compositions calmes et plus rock. Je retiendrais notamment le lumineux It happened today, le très guitareux Alligator_Aviator_Autopilot_Antimatter et le très beau Blue pour cloturer le CD.
Après 32 ans d'existence, R.E.M. n'innove pas, c'est une certitude. Mais est-ce vraiment ce qu'on attend d'eux ? Collapse into now est une sorte de résumé de ce qu'ils savent faire. A l'écoute de la galette, tout en appréciant les nouvelles mélodies, nous reviennent en mémoire le trop (?) entendu Losing my religion, l'excellent Drive, l'incontournable New Adventures in Hi-Fi ou le très rock Monster.
Tout cela a pris la patine des années, conférant à Collapse into now le statut d'album hautement estimable et très agréable à écouter. Contrairement à d'autres CD des semaines passées, on s'étonne d'arriver déjà au bout des 40 minutes que constituent les 12 morceaux.
Cette nouvelle livraison de R.E.M. présente le paradoxe de ne pas étonner tout en restant surprenante : le groupe ne fait que ce qu'il sait faire, mais il le fait bien, et c'est justement ce qui laisse admiratif. Voilà donc un CD hautement recommandable.
Passons le message aux Fisftul of Mercy : les gars, c'est quand même pas compliqué de faire un disque sympa.




Raf Against The Machine

mercredi 23 mars 2011

Clip n° 30: Embody de SebastiAn

     En cette belle journée très ensoleillée, il me semblait approprié de vous proposer un clip sympathique, positif et entraînant qui renforcera inévitablement votre bonne humeur. Il faut dire que son réalisateur So-Me, graphiste français connu et maintenant reconnu, a l'art et la manière d'illustrer les musiques qu'on lui propose comme par exemple sur le titre D.A.N.C.E. de Justice; pour ne citer que lui !
     Cette fois, c'est pour le premier single Embody de l'album tant attendu de SebastiAn qu'il opère. Il nous montre un jeune danseur absolument incroyable, apparemment choisi et coaché pour répandre et incarner (embody), personnifier au mieux ce nouveau son électro pop très efficace. Dans la rue, les supermarchés, les restaurants; sur un ring de boxe ou dans sa chambre; que l'on soit seul ou à plusieurs; que ce soit pendant nos temps de loisirs, sur notre lieu de travail et même dans les moments plus intimes; la musique nous accompagne en permanence. Et quand elle s'éteint, même si on perd l'image, on garde toujours le son en tête...
     Très bonne contamination à tous !!



Emma

samedi 19 mars 2011

As I call you down (2010) de Fistful of Mercy


Avec quelques semaines de retard, je vous propose aujourd'hui cette vraie-fausse nouveauté : le premier album de Fistful of Mercy. Une fois n'est pas coutume, on ne va pas se montrer bien élogieux sur cette galette pourtant fort prometteuse.
Voyez plutôt : Fistful of Mercy est un trio composé de trois personnages au pedigree assez chargé.
Ben Harper, tout d'abord, qu'on ne présente plus. Le bonhomme est à la tête d'une discographie qui me laisse encore et toujours admiratif des oreilles. Oui, je suis archi-inconditionnel du personnage, qu'il s'exprime en solo sur ses premiers albums, ou encore avec les Innocent Criminals, le Relentless 7 ou les Blind Boys of Alabama.
Dhani Harrison ensuite. Fils de George Harrison (ex-Beatles, faut-il le rappeler) dont il est d'ailleurs le sosie, on lui doit d'avoir terminé Brainwashed, album posthume de son père, mais aussi d'avoir entamé une carrière encore courte mais prometteuse. Il a d'ailleurs participé longuement au concert en hommage à son père en 2002, étant alors salué par des poids lourds comme Clapton, McCartney ou Tom Petty.
Joseph Arthur, enfin. Repéré en 1996 par Lou Reed et Peter Gabriel, il prend réellement son envol après 2002 avec son quatrième album Holding the Void. Au fil des enregistrements, Joseph Arthur s'est fait spécialiste de l'oversampling : en samplant une rythmique de guitare jouée live, il bidouille à loisir ses compositions. Chaque titre est ainsi à chaque fois différent, donc toujours unique. 
Début 2010, les trois lascars se réunissent autour d'un nouveau projet musical, Fistful of Mercy. On pouvait donc attendre le meilleur de ce trio : entre le talent guitaristique de Harper, la fraîcheur d'Harrison et la créativité d'Arthur, l'affaire semble bouclée.
Cruelle déception. Il m'a fallu toute la patience et la persévérance du monde pour arriver au bout des 9 titres. Ou plutôt devrait-on parler d'un titre unique : du début à la fin, j'ai cru écouter un morceau interminable, tout juste entrecoupé de Father's son, quatrième compo qui m'a légèrement sorti de la torpeur dans laquelle je sombrais. Un titre émaillé de blues et slide guitare façon rappelant inévitablement When it's good ou Homeless child de Ben Harper : soit du très bon, mais sans surprise puisque déjà entendu.
Le reste de l'album n'est qu'une longue ballade déambulation folk guimauve. Des guitares soporifiques et molles soutiennent trois voix haut perchées sans coeur et sans richesse harmonique. Ici ou là, le trio a été comparé à Crosby Still Nash (& Young). Triste plaisanterie. Fistful of Mercy n'en est qu'une lointaine et pâle copie, fadasse. A aucun moment je n'ai frissonné, tremblé, souri, pleuré. Enfin pleuré, si, presque pleuré : d'avoir consacré 39 minutes à ce terne album, plus 39 autres minutes puisque je me le suis infligé une seconde fois pour honorer cette chronique.
Un titre semble d'ailleurs prémonitoire. A moins que ce ne soit un clin d'oeil très second degré. I don't want to waste your time (en gros, je ne veux pas vous faire perdre votre temps), et bien c'est raté les amis.
Le nom du groupe est lui aussi prémonitoire : Fistful of Mercy, littéralement une poignée de pitié. C'est à grosses brassées que j'envoie ma pitié à moi : arrêtons le supplice. Ben, mon ami Ben, consacre-toi (enfin) à l'album reggae que nous attendons depuis des lustres, mais sans le vautrer, tu seras bien gentil.
En attendant, faites un cadeau à vos oreilles mélomanes : fuyez Fistful of Mercy.






Raf Against The Machine

mercredi 16 mars 2011

Clip n°29: Nothing's Wrong de Cloud Nothing

     C'est Dylan Baldi, originaire de Cleveland et âgé seulement de 19 ans, qui se cache derrière Cloud Nothings. Existant depuis fin 2009, cet artiste et son groupe plaisent énormément de l'autre côté de l'Atlantique grâce à une musique pop intuitive et accrocheuse, qui n'a rien de révolutionnaire mais qui a au moins l'avantage de donner tout de suite l'envie de bouger.
     Ce jeune groupe a également le mérite d'avoir déjà à son actif une clipographie intéressante. Des idées toujours assez loufoques et originales, comme par exemple dans Should Have dans lequel ils imaginent la période des premiers baisers, où on se mangerait la tresse plutôt que de se rouler des pelles; ou encore Hey Cool Kid, qui nous montre un clochard se faire transformer en robot dans le but de battre le meilleur basketteur du quartier...
     Le dernier clip en date Nothing' s Wrong, sorti il y a quelques jours, nous propose une histoire toute aussi improbable : à partir d'une liste de courses à faire, le protagoniste et son ami le caddie décident d'aller se servir chez les gens directement plutôt qu'au supermarché. Seulement l'affaire tourne mal et le véritable héros de toute cette histoire ne s'en sortira pas. Ames sensibles, s'abstenir !!



Emma

samedi 12 mars 2011

Anna Calvi (2011) de Anna Calvi


Les Inrocks en sont dingues : Anna Calvi est LA rockeuse de diamant du moment. Après avoir explosé sur la scène du festival des Inrocks à l'automne 2010, la jeune anglaise publie son premier album, sobrement titré Anna Calvi.
Avons-nous entre dans les mains et dans nos oreilles un bon album ? Oui, pour diverses raisons que nous explorerons. Avons-nous, à tout hasard, l’album de l’année ? Non, parce que nous ne sommes qu’au mois de mars (quelle mauvaise raison !), et pour diverses raisons également. Décortiquons tout cela les amis.
Les 10 titres du CD ne sont pas mauvais, loin de là : si toute la production musicale se hissait à ce niveau, on ne saurait plus où donner de la tête sur Five-Minutes. Ces morceaux ont même de grosse qualités. Rider to the sea ouvre l’album et pose d’entrée de jeu une ambiance guitare aérienne aux relents flamenco, tout en nervosité retenue. Le ton est donné : Anna Calvi va nous transporter 40 minutes durant dans un climat musical aussi fin qu’élaboré.
Les Inrocks (toujours eux) parlent d’un "fille fantasmée de PJ Harvey et Jeff Buckley". A juste titre, puisque No More Words, Suzanne and I, Blackout ou I'll be your man rappellent sans hésitation notre Polly Jean : voix déterminée et puissante, phrasé caractéristique. A ce propos, petite digression pour en rajouter une couche sur Let England Shake, brillamment chroniqué par maître Sylphe : c'est un album majeur. Sans doute le meilleur de PJ depuis bien des années (lui concoure comme album de l'année)
Mais je m'emporte et je m'éloigne. Anna, donc, fille de PJ et Jeff. Jeff Buckley, dont le fantôme hante First we kiss, The Devil, Morning light. A la fois par une voix hors du temps et des riffs/picks de guitare dignes de Grace, le chef-d'oeuvre de Buckley.
J'ajouterais à tout cela que bon nombre de passages de ces 40 minutes pourraient accompagner un nouvel Inland Empire : à plusieurs reprises en écoutant la galette, je me suis laissé aller à des images lynchiennes torturées ou oniriques.
Harvey, Buckley et Lynch, on fait pire comme références. Saupoudrez le tout de quelques envolées musicales et vocales assez baroques, et vous obtenez le premier album d'Anna Calvi. Donc un très bon album.
Reste que Anna Calvi ne peut, à mon sens, postuler au qualificatif d'excellent album.
Tout d'abord parce qu'il manque un ingrédient déterminant. Lorsqu'on évoque PJ Harvey, Jeff Buckley, David Lynch et autre Patti Smith, on suggère un grain de folie qui n'apparaît pas nettement chez Calvi (en tout cas pas sur ce CD). Après plusieurs écoutes, je n'ai à aucun moment ressenti une montée de folie ou une sensation d'approcher du point de rupture. Et cela manque pour parfaire l'objet.
Ensuite parce que les 10 morceaux ne sont pas tous de qualité égale, et donc pas tous indispensables : après Blackout (le n°7), il reste 3 titres pendant lesquels on a la sensation de tourner en rond en réentendant les premiers. Et ça, sur un album de 10 titres et 40 minutes, c'est un tantinet handicapant.
Enfin, parce que une fois le CD achevé, j'ai cru qu'il avait duré une heure. Erreur : seulement 40 malheureuses minutes étaient passées, me laissant en travers du bide 20 minutes virtuelles. De là à dire que je me suis un peu emmerdé sur la fin...
Anna Calvi n'est donc pas à mon goût l'album exceptionnel annoncé. Pourtant, il y a deux raisons majeures de croire que le meilleur est à venir. 
Premièrement, la demoiselle envoie des prestations scéniques manifestement imparables. Et une artiste qui s'arrache sur les planches est porteuse du meilleur.
Deuxièmement, ce CD tout à fait prometteur n'est que le premier. Il porte en lui un potentiel assez incroyable : si Anna Calvi continue à bosser aussi dur et de façon aussi exigeante qu'elle l'a fait jusqu'à maintenant, ses prochains albums pourraient bien nous dévaster et plomber toute la concurrence.




Raf Against The Machine

mercredi 9 mars 2011

Clip n°28: Dead Bodies de Void Camp

    Jusqu'à hier soir, j'avais fait le choix de vous parler de Jamelia, le nouveau clip très angoissant et esthétiquement original de Caribou. Mais hier soir, la bonne humeur et le second (voire troisième) degré ont pris le dessus ! En effet, après avoir visionné Dead Bodies, le tout premier clip du groupe Void Camp, je me suis dit qu'il m'était impossible de ne pas le partager avec vous tout de suite; et tant pis pour le reste.
     Présentés comme "les anarchistes électro de la péninsule ibérique", Void Camp a tapé très juste pour son premier clip, en nous offrant une vidéo en 4 actes honteusement drôle, totalement décalée et très originale. Encore une belle façon de ne pas se prendre au sérieux mais surtout de mettre en valeur habilement un titre, avec une musique qui colle parfaitement à l'ambiance créée et aux images.
     Notons, pour l'anecdote, que pour clôre en beauté ma journée ensoleillée d'hier qui était également celle de toutes les femmes, ce clip était vraiment de circonstance, n'est-ce pas mesdames ?  ;-)




Emma

samedi 5 mars 2011

Hardcore will never die, but you will de Mogwai (2011)

  Fin de vacances en perspective, retour au blog avec des sons pleins la tête. Aujourd'hui on va mettre à l'honneur des habitués venus déjà prendre un verre avec nous en 2008 avec leur The Hawk is howling, boisson aux ingrédients percutants pour un résultat un brin insipide ne laissant pas un goût affirmé en bouche. Nos Ecossais de Mogwai viennent donc nous présenter leur septième brevage après une production live Special Moves en 2010 que nous n'avions pas daigné goûter (on reconnaît volontiers le peu d'attirance pour les albums live). A vrai dire il faudrait me débarrasser de cette fâcheuse tendance à utiliser du "nous" et du "on"  à toutes les sauces -des relents de monarchisme avec ce pluriel de Majesté?- et réhabiliter la belle première personne du singulier! Je vais donc m'empresser, en mon propre nom, de vous donner mon avis personnel sur mon écoute singulière de Hardcore will never die, but you will ( toujours cette propension à créer des titres loufoques).
       Avant de m'attacher un peu plus précisément à certains titres, l'impression générale est bonne. Pas de révolution dans le son des écossais mais, au regard de l'opus précédent, un son plus incisif qui sait avec toujours autant de talent alterner des plages contemplatives et mélancoliques à souhait à la lisière du shoegaze avec des morceaux de pur post-rock où les couches de son s'accumulent avec une précision mécanique qui en accentue le côté "froid".
     L'ouverture 1.White Noise est d'une limpidité évidente, on est en terrain connu avec cette lente montée douce portée par la richesse des instruments. Un morceau apaisé qui vient subrepticement nous cueillir, Mogwai vient en toute simplicité de nous désarmer avant de nous offrir son déluge instrumental. 2.Mexican Grand Prix, avec la voix voccodée de Luke Sutherland associée à une rythmique plus rock, contraste de suite et donne l'impression d'avoir été davantage composé dans un excès de facilité- impression qui a tendance à s'estomper au fil des écoutes. On se surprend même à apercevoir Fujiya et Miyagi dans les détours de ce morceau qui ferait presque les yeux doux à la pop. Arrive le single 3.Rano Pano qui demeure incontestablement pour moi le morceau-phare de l'album avec ce contraste entre les couches de guitares noisy et la beauté de la mélodie.  Un 4.Death rays somme toute assez classique, la rythmique rock facile de 5.San Pedro qui fait écho à celle de 2.Mexican Grand Prix et surgit le très bon 6.Letters to the metro et son piano mélancolique. Un bel instant de poésie éthérée qui contraste avec le post-rock de 7.George Square Thatcher Death Party à la mélodie addictive. Sûrement mon morceau 100% pop-rock préféré de l'album. L'atmosphère angoissante de 8.How to be a werewolf, le violon de Luke Sutherland sur 9.Too raging to cheers avant le morceau de fermeture (habituel moment de bravoure sur les albums de Mogwai) 10.You're Lionel Ritchie (Say you say me, say you together-mince des réminiscences des années 90 pardon), petit périple de 8 minutes qui se révèle par sa montée en puissance somme toute assez attendue. Pour le moment de bravoure on repassera et on savourera l'ode contemplative du titre bonus de 23 minutes 11.Music for forgotten future.
      Mogwai a donc proposé ici un brevage qui à coup sûr laissera un goût ô combien plus persistant en bouche que le pâle The Hawk is howling. Un brevage à consommer sans modération pour en percevoir toutes les nuances gustatives.
 
Morceaux préférés:   3.Rano Pano
                                      6.Letters to the metro
                                       1.White Noise
                                       7.George Square Thatcher Death Party





Note  7  .  5     /   10

Sylphe

mercredi 2 mars 2011

Clip n°27: Between Two Points de The Glitch Mob

     Pour cette semaine, voici une superbe animation réalisée par le jeune studio MOTIPHE créé en 2010 et composé de Katja Flachberger, Florian Juri, Sven Skoczylas et  Rafael Mayrhofer . Illustrant le titre Between Two Points du trio californien The Glitch Mob en featuring avec Swan, cette vidéo traite du lourd poids de la dépendance. Un clip tout en 3D, en noir et blanc, une atmosphère chaotique, une planète inconnue, de nombreux gros plans et ralentis, un sujet difficile présenté de manière poétique. De nombreux ingrédients qui nous rappellent énormément les derniers Massive Attack et qui fonctionnent encore cette fois ! Un peu court mais très réussi.



Emma