dimanche 31 octobre 2010

Birds and Drums de The Bewitched Hands (2010)

The Bewitched Hands ce sont six français venant de Reims qui se sont faits connaître en remixant des  titres de Yuksek entre autres et qui sortent leur premier album intitulé Birds and Drums après avoir écumé les scènes anglophones. Un premier opus remixé par Yuksek en personne en juste retour de bons procédés. Un album frais, popement coloré à l'image de la pochette et du livret l'accompagnant. Un délire entre amis qui ne se veut pas simplement pop mais aussi psychédélique, rock voire punk. Un cocktail explosif d'influences en tout genre,d'Animal Collective à MGMT en passant par The Clash et Los Campesinos pour les fans de name-dropping. 13 titres qui fusent ,dépassent rarement les 3 minutes et qui insufflent une belle dose d'énergie positive.

L'entame de l'opus est très clairement pop, cette pop des années 70 célébrée dernièrement par MGMT. 1.Happy with you, ses choeurs hippies et son orchestration, fait mouche et détend d'emblée les zygomatiques. Pour caricaturer on est presque déjà à se demander où se trouvent les Devendra Banhart pour se les écouter dans la foulée. 2. Birds and drums, le titre éponyme, offre une petite gorgée de soleil (certains parlent de Beach Boys, à vous de voir) avec ses voix claires et limpides comme le cours d'eau qui traverse la prairie où sont étendus nos six rémois. 3. Underwear, avec son univers digne du dernier MGMT, clot la bulle pop en beauté avant que 4. So Cool réveille davantage par ses voix énervées les Pixies. La tendance criarde (sans rien de péjoratif) se confirme avec le délire punk-rock 5.Cold, hymne à peine déguisé aux icônes de The Clash.

Les deux prochains morceaux, peut-être mes deux préférés de l'opus, s'imposent comme deux superbes titres de pop orchestrale. Les choeurs sont à l'honneur dans une belle débauche d'énergie qui, si pour beaucoup elle rappelle Arcade Fire me fait plutôt penser aux trublions gallois de Los Campesinos. 6.Work est donc un joli bijou pop mais que dire du sublissime 7.Hard to cry? Une intro très longue avec des sons psychés aquatiques dignes d'Animal Collective, les voix qui se font écho en fond pour lentement monter en puissance. Les choeurs prennent le pouvoir et imposent leur mélodie, que je vous mets au défi de ne pas chantonner. Juste superbe!

La suite de l'album est du même acabit faisant la part belle à la variété. Un intermède (8.Out of myself) pour se remettre de Hard to cry, un tube label MGMT avec le très bon 9.Kings crown et son choeur onomatopéique (j'invente mais je compte sur votre intelligence pour percevoir ce que je veux vous dire ), les guitares rock sur la fin de 10.2 4 GET(l'introduction voix/Guitare me fait penser à Arcade Fire). 11.Staying around vient doucement faire écho au début de l'opus avec son univers psychédélique, on se laisser bercer avec délices tout comme dans le dernier titre 13.Sahara Dream qui s'impose comme un des plus beaux titres. Un univers hallucinogène à souhait mais, quand la musique s'arrête, l'envie de relancer immédiatement l'album confirme bien que ce plaisir d'écoute n'était pas une hallucination! Un album majeur de cette fin d'année!




Sylphe

jeudi 28 octobre 2010

History of Modern d'Orchestral Manoeuvre in the Dark (2010)

Après 14 ans d'éclipse et la reformation pour quelques concerts, OMD signe son retour avec ce onzième opus intitulé History of Modern. Le quatuor s'appuyant essentiellement sur Andy McCluskey (chant, basse, guitare) et Paul Humphreys (chant, claviers) a connu sa véritable heure de gloire dans les années 80 avec un son qui allie inspirations krautrock et new wave à la synth-pop à renfort de claviers électroniques. Qui n'a jamais vibré sur la voix grave de Andy  et le rythme au synthé du cultissime Enola Gay (voir  link pour rafraîchir les souvenirs et réveiller les années 80) ? Il faut croire qu'après l'article du dernier Underworld et le revisionnage de Trainspotting à la BO détonante je connais un revival 80's car ce History Modern, si l'on excepte la fin qui tente de taquiner les dance-floors des années 2000 de manière plus que maladroite, est un bien bel hommage à ce son des années 80. La limite avec le kitsch n'est bien sûr jamais éloignée à l'écoute de cet opus et même quelquefois dépassée mais la présence de l'ingénieur du son Mike Crossey qui a travaillé pour Arctics Monkeys et The Foals arrive à préserver des écueils propres à ces come-back. Toujours est-il que j'ai pris le risque d'acheter cet album pour sa simple pochette qui me parlait particulièrement (pochette réalisée par Peter Saville) et les introductions des deux premiers morceaux écoutés à la va-vite sur les vieux casques pourris de la FNAC ( ces casques conçus pour des géants et qui ne tiennent jamais...). Le genre d'achat impulsif dont on peut facilement se repentir.
       D'entrée 1.New babies: news toys me séduit. J'y retrouve tout ce qui a plu me plaire dans les années 80: ces claviers électros entourés de nappes de sons plus lourdes, une rythmique plus pop et pour OMD cette voix toujours aussi chaude et envoûtante d'Andy. Un morceau finement produit qui fonctionne à merveille tout comme le single 2.If you want it, volontairement plus pop et destiné aux radios avec ses choeurs de stade. Certes les procédés sont un brin putassiers mais j'avoue d'une voix à demi-honteuse que le résultat me donne envie de chantonner... Arrive le titre éponyme de l'opus qui se décline sur deux plages et fait la part belle à une basse assourdissante. Morceau qui fonctionne bien surtout sur la plage 4, même si le rythme de synthé devient légèrement répétitif.
     5.Sometimes vient agréablement surprendre avec les sublimes voix féminines de Jennifer John et Lucy Styles qui ne dénoteraient pas aux côtés des soeurs Cocorosie. Titre plus doux et mélodique, à renfort de cordes et du piano, qui contraste particulièrement avec le début de l'opus et se présente pour moi comme l'un des plus beaux titres de l'album. Après un hommage électro à Kraftwerk avec 6. RFWK et l'univers très sombre de 7.New Holy Ground ( ces bruits de talons qui résonnent dans un parking mal éclairé quand le meurtrier est sur le point de surgir de derrière le pilier qui le masquait jusqu'alors), 8.The Future, the past, and forever after va quant à lui piocher davantage vers le filon rock. Toujours à l'extrême limite du kitsch le morceau se caractérise par une construction plus complexe qui fait son charme. Le début de 9. Sister Marie Says évoque quelque peu les accords de Enola Gay, la barrière avec le kitsch vient malheureusement d'être passée et l'impression d'entendre Chris Isaac s'impose. La fin de l'album tombe dans la caricature et la volonté de créer un son plus moderne. Finalement la première partie et ses 7 premiers titres m'aurait presque suffi car elle réveille avec sobriété et brio ce son typique des années 80 qui a bercé mon enfance. On parlera donc d'une choppe à moitié pleine mais en ces temps d'assèchement musical elle suffira pleinement à percevoir les prémices de l'ivresse et ma foi c'est déjà pas mal!

 





Sylphe

Clip n°9: Kill Your Co-Workers de Flying Lotus

Signé sur le prestigieux label électro WARP, Steven Ellison alias Flying lotus sort son nouvel EP Pattern + Grid World en 2010.  C'est de cette dernière création que le titre Kill Your Co-Workers est extrait.
     Pour illustrer ce titre, Mike Winkelmann a choisi de nous emmener dans un univers coloré, délirant, très enfantin et assez "gore" à la fois. Des robots tueurs envahissent les rues pendant une grande parade pour venir exterminer bon nombre de gens, le tout dans une ambiance plutôt festive. Un vrai massacre mais sur un fond mignon quoi... Un clip illustrant encore très bien la musique, dont la qualité graphique est originale et vraiment remarquable.
      Au-delà de tout ça, on peut aussi noter la démarche intéressante du réalisateur qui met à disposition sur son site http://www.beeple-crap.com/resources.php tous les fichiers à l'origine du clip. Vous pouvez donc les télécharger et vous amuser avec. A vos machines !

 





Emma

Reprise n°14

Une dernière pour la route... mais quelle dernière ! Un titre merveilleux (au sens propre du terme) Over the rainbow interprété par la jeune Judy Garland dans Le Magicien d'Oz en 1939. L'original, un brin vieilli, représente tout à fait la musique des années 40'. Ce titre a été repris de nombreuses fois... voici l'original et quelques versions que j'aime particulièrement.








ClaireDeLune

samedi 23 octobre 2010

Roots and grooves (2007) de Maceo Parker


Samedi soir sur la terre, que peut-on écouter, à part l’album éponyme de Francis Cabrel ? En ce samedi grisouille et pluvieux, mieux vaut se tourner vers du son chaud et qui bouge. Direction donc le dernier enregistrement en date de Maceo Parker.
Maceo est connu comme « l’ancien saxophoniste de James Brown ». Belle carte de visite qui ne résume pas, loin de là, la carrière du bonhomme. Egalement musicien de George Clinton, Bootsy Collins ou plus récemment Prince, Maceo mène depuis maintenant quelques dizaines d’années une carrière solo des plus excitantes.
En témoigne l’enregistrement du jour. Roots and Grooves est un bien bel objet. Non pas parce qu’il compte deux galettes, mais parce qu’il s’agit là de la captation live la plus complète de Maceo.
J’ai commencé par le CD 1 (quelle originalité !) pour découvrir en huit pistes un hommage appuyé à Ray Charles. Maceo se fait accompagner du big band allemand WDR Big Band. Les grands standards tels que Hit the road Jack, Georgia on my mind ou What I’d say passent à la relecture du saxo de Maceo. De son saxo et de sa voix, puisque le bougre donne de l’organe vocal sur la quasi-totalité de ces huit perles. Maceo, connu pour sa carrière groovy et funkesque nous laisse dans un moment d’étonnement. Au bout de quelques minutes, la réaction est quelque peu différente : « Ah ok, il sait AUSSI faire du jazz ». Maceo Parker dévoile une partie méconnue de ses influences : the Genius, Mister Ray Charles.
Deuxième CD, deuxième raclée. Après avoir passé 50 minutes sur un tempo gentillet, on change de registre. Autant être clair : si tu aimes groover, te déhancher, bouger ton corps et funker (non non, il n’y a pas de faute de frappe…), ce CD clairement orienté groovy et funky est pour toi. En six morceaux étalés sur 50 autres minutes de bon son, Maceo va mettre ton sens du rythme et ton cardio à rude épreuve. Des chorus de trombone, saxo et trompette jusqu’à l’essoufflement, une section rythmique basse-batterie à faire pleurer toutes les boîtes à rythme de la terre, tel est le programme. Peu importe le titre choisi, l’ivresse est là. Pas une note qui dépasse et de la patate à revendre.
Plus j’écoute Maceo, plus la synthèse musicale qu’il a réalisée me saute aux yeux : il a réussi au fil des ans à truffer son funk d’un esprit jazz qu’on retrouve dans les prises de chorus, la place laissée à chacun de ses musiciens et l’équilibre de sa formation.
Maceo est groove, Maceo est funk, Maceo est jazz. Ecoutez Roots and Grooves pour vous en persuader. Un seul regret : quiconque a vu l’homme sur scène sait qu’il ne ménage ni son énergie ni son temps, avec des prestations d’une durée minimum de 2 heures 30 (disons plutôt 3 heures). Ici, avec 50 minutes fois deux, le compte n’y est pas. On peut donc raisonnablement rêver à la sortie, un jour, d’un enregistrement intégral.
En attendant, Roots and Grooves à fond dans le salon, en espérant qu’à 67 ans, on groovera encore comme lui (à défaut d’avoir obtenu la retraite).



Raf against the Machine

vendredi 22 octobre 2010

Dust Lane de Yann Tiersen (2010)

Les 5 précédents albums de Yann Tiersen ont beau prôner fièrement sur la tour à cd d'Emma, je dois avouer que, comme bon nombre d'entre vous je suis certain, ma connaissance du Brestois se résume à la BO d'Amélie Poulain, film qui a marqué de manière indélébile ma génération. Finalement, le genre de succès incommensurable que l'on traîne toute une vie, s'évertuant contre vents et marées critiques à persuader que l'on a évolué et que cette pépite de douceur parisienne c'est bien du passé. Ma découverte du nouveau Yann Tiersen a eu lieu cet été à la Route du Rock où le brestois accompagné de 16 musiciens a joué ce nouvel opus intitulé Dust Lane, littéralement "la file poussiéreuse" qui fait allusion à un voyage marquant à Gaza ( le titre Palestine ne fera que confirmer). Et là ce fut une déception, tout était réuni pour que je savoure le souffle épique de ces 8 morceaux qui cassent la structure habituelle couplet-refrain et que je me laisse porter par ces choeurs si dévastateurs. Oui mais Yann Tiersen ce soir-là a donné dans la surenchère et l'excès d'improvisation, ces 16 musiciens jouaient les uns à côté des autres mais pas ensemble et l'impression épique a peu à peu laissé place à la caricature orchestrale.

Le passage live ayant été peu convaincant ( il faut bien sûr relativiser car c'était leur première prestation scénique), je voulais tout de même écouter l'album-studio car je pressentais que le résultat pouvait être magnifique. Inviter Matt Elliott, Dave Collingwood de Gravenhurst, Josh T.Pearson, Laetitia Sheriff, Gaelle Kerrien de Moneypenny et les délicats Syd Matters paraissait être gage de qualité. 48 minutes plus tard (on est loin de la demie-heure en coup de vent de Tricky), quelque peu sonné par ce souffle épique qui a balayé les 8 plages (la métaphore filée du vent n'est pas une attaque implicite contre la météo bretonne je précise), je peux affirmer que cet album est un véritable bijou qui gagnera facilement sa place dans les meilleurs albums de 2010.

1.Amy nous plonge immédiatement dans le bain avec son climat sombre et son introduction digne d'Arcade Fire. Le jeu de contraste entre sonorités légères et cette voix caverneuse sortie d'outre-tombe, la montée en puissance portée par les choeurs en font un morceau imposant qui convainc et rappelle que Mogwai, dans cet album, ne sera jamais vraiment loin. 2.Dust Lane, le titre éponyme, démarre tout en douceur avec ces cordes qui donnent irrésistiblement une teinte mélancolique au morceau. Une voix féminine récite sobrement son texte, on vise la corde sensible tant on perçoit la détresse de Yann Tiersen. Seulement après 2 min 30 le morceau prend une toute autre tournure, la guitare accélère le rythme, les choeurs s'imposent et de nouveau la montée en puissance se fait imparable. Morceau addictif.

3.Dark Stuff prolonge la grâce avec son introduction où le violon se mêle au vent d'Ouessant qui siffle. Les couches de sons se mélangent, les sons indus dignes de l'univers de Gravenhurst apparaissent, le piano et le violon se répondent. Le morceau reste sur le fil aiguisé du post-rock et l'on perçoit à cet instant le paroxysme de la douleur qui étreint Tiersen. Que dire de 4.Palestine? Juste magnifique peut-être, ce nom de Palestine épelé inlassablement comme un besoin impérieux et cette montée en puissance tragique. Plus convaincant que tous les discours politiciens sur le Proche-Orient... 5.Chapter 19 prolonge la tension de l'album avant que 6.Ashes offre enfin la première trouée de soleil dans ce ciel noir ébène. Comme si l'espoir renaissait des cendres, le piano et les choeurs détendent les traits crispés du visage et la mélodie devient rapidement addictive. 7.Till the end va prolonger cette sensation peut-être illusoire d'apaisement dans ce joli contraste entre les sons indus et les choeurs plus lumineux. Le morceau s'arrête puis ce sont les violons et le piano criants de luminosité qui prennent définitivement le pouvoir. 8.Fuck me nous désarme défintivement, la musique douce contrastant avec la crudité trompeuse du titre. Les trois derniers titres de l'opus, après un début d'album très sombre, éclairent et l'on se surprend à souhaiter avec empathie que Yann Tiersen ait vaincu ses démons. Yann Tiersen aura mené à bien un projet ambitieux, à n'en pas douter il y aura un avant et un après Dust Lane dans sa discographie. Très grand disque à écouter d'urgence.




Sylphe

jeudi 21 octobre 2010

Clip n°8: Atlas Air de Massive Attack

Impossible pour cette semaine de ne pas vous présenter le nouveau clip de Massive Attack pour le titre Atlas Air, qui n'est pas sans rappeler le précédent Splitting the Atom. On pourrait même parler de suite directe sachant qu'il est de nouveau réalisé par Edouard Salier et que celui-ci a choisi d'utiliser les mêmes ingrédients, les mêmes techniques pour un résultat tout aussi efficace.

Dans une ville futuriste très sombre et tout aussi chaotique que dans le premier clip, nous suivons cette fois-ci une bête étrange, mi-lapin mi-tigre, y semer le trouble. De nombreuses images, mots, ou noms apparaissent comme des messages subliminaux à percevoir d'abord, puis à interpréter. Et là, tout est possible. Ce qui est certain, c'est que ce titre qui fera partie d'un mini album caritatif au profit de l'association War Child (qui oeuvre pour les enfants victimes de la guerre) a une vidéo totalement représentative des effets terribles des conflits armés.



Emma

Halcyon Digest de Deerhunter (2010)

Vous connaissez très sûrement de vue la silhouette maigrissime ( résultat d'une maladie horrible, le  syndrome de Marfan) de Bradford Cox, s'exhibant sur la pochette de Logos, le dernier opus de son projet solo Atlas Sound. Bradford Cox  est avant tout la tête pensante du groupe d'Atlanta, Deerhunter. Un groupe qui sort en ces temps automnaux son quatrième opus Halcyon Digest, littéralement "sommaire paisible". Je suis assez peu spécialiste de ces américains- j'ai l'impression de toujours reconnaître d'emblée mes limites, qu'il est dur de s'intéresser à de nombreux styles musicaux et par conséquent de ne pas pouvoir (et vouloir) trop se spécialiser - et garde juste en mémoire le très bon Microcastle en 2008 qui faisait la part belle à la pop atmosphérique.
     Vraisemblablement Deerhunter a décidé de prolonger ses accointances avec une pop ciselée à l'extrême et confirme le renouveau de la pop cette année. D'emblée 1.Earthquake nous envoie sur une piste fallacieuse avec un rythme down-tempo, quelques accords se répétant à l'identique et la voix particulièrement angoissante de Bradford Cox. La tension est palpable dans la montée inexorable du titre et il faudra encore attendre quelques instants avant de toucher du doigt la paix promise par l'intitulé de l'opus. 2.Don't cry change de manière destabilisante le climat né de Earthquake, à renfort de guitares et de voix baignant dans la réverbe. A peine 3 minutes d'un titre résolument pop qui, s'il n'est pas particulièrement recherché, a comme mérite d'affirmer les prétentions pop de l'opus. 3.Revival, dans cette veine, est déjà largement plus convaincant, les choeurs se mariant à merveille avec les guitares presque noisy sur la fin.
     4.Sailing ravira tous les amoureux d'une pop aérienne et langoureuse, la voix de Bradford s'offrant dans son plus strict dénuement. Et là patatras encore une absence de transition qui picote les oreilles avec le single ultra-pop à la limite de la caricature 5.Memory Boy. Voix claire, univers frais qui réveille les souvenirs du dernier MGMT ( je pense aussi à Franz Ferdinand sur la fin du morceau mais là je ne vous en voudrai pas si vous n'en voyez goutte!). Arrive alors un des premiers grands moments de l'album avec l'excellent 6.Desire Lines, dont la basse entêtante aurait pu figurer sans le dénaturer dans le dernier opus d'Arcade Fire. Un morceau mélodique qui reste tout comme les choeurs entêtants de 7.Basement Scene qui illustrent un univers volontiers côtonneux.
     8.Helicopter emboîte parfaitement le pas à Basement Scene et s'impose comme mon titre préféré de l'opus. Des sons légers, aquatiques et une propension à nager dans les méandres de la réverbe qui évoquent pour moi les doux spectres de Caribou ou de nos fous furieux d'Animal Collective. Tout simplement superbe. 9.Fountains Stairs laisse, quant à lui, plâner The Velvet avec un riff de guitares volontiers plus rock. Cette inspiration plus rock sera confirmée avec 10.Coronado qui saura vous surprendre avec son saxo anachronique.  L'album se clôt sur un nouveau morceau de bravoure avec le très bon 11.He would have laughed, hommage au regretté Jay Reatard. Dan Snaith appréciera à juste titre ce morceau digne du bijou Swim.
    Deerhunter a donc su pleinement me charmer, et ce malgré mon intérêt plus que variable pour la pop. Les titres faisant honneur au versant ambient/atmosphérique sont de vrais petits bijoux.


 




Sylphe